Toute
maison paysanne avait une place pour les pigeons, non pour eux-mêmes, mais
pour la "colombine",
seul engrais possible, dans ce pays sans élevage. Les plus aisés
construisaient un "pigeonnier - tourelle", toujours quadrangulaire,
situé en diverses places du toit. Les plus modestes leur réservaient
un coi du
toit, désigné sous le nom de "pigeonnier - pignon" ou"pigeonnier
- lucarne" et les trous d'envol en révélaient la place.
<- Dans la plaine
Le "pigeonnier-tourelle" évitait l'uniformité, par
son emplacement, ses dimensions ou son mode de couverture, où l'on voyait
soit un lanterneau d'envol, soit des trous dans une lucarne ou un mur. Il prolongeait
audacieusement la maison, telle la flèche du clocher.
Toujours
sobre et svelte, mais jamais massif.

Construit à l'écart de l'habitation, il pouvait être carré,
hexagonal et même octogonal, comme celui ci-dessus. Tenant son assise à
même la terre et droit comme un I , ou délicatement posé sur
quatre fûts de pierre semblable à une construction
sur pilotis, à un ou deux étages, parfois simple gardien d'outils,
mais toujours élégant, il signait le paysage, élan vertical
dans l'horizon.
Loubressac ->
Coiffé
de tuiles dont la patine rappelle la couleur du sang séché, ou d'ardoises
lustrées par le temps,s'il lui avait poussé des ailes en croix,
il aurait ressemblé au moulin d'autres contrées.
Aujourd'hui le lézard le visite et niche dans ses fentes, la vigne sauvage
et la ronce s'efforcent de voiler son abandon et l'herbe de la prairie tente de
l'envahir.
<-
Prés d'Assier
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