Portrait du haut Quercy

C'est dans une ancienne laiterie qu'Olivier a installé son atelier. Une partie est réservée aux objets terminés et à vendre, des vases principalement. Et au milieu trônent les 3 fours entre lesquels officie Olivier. J'y suis rentré en février, j'ai cru avoir changé de saison : une chaleur sèche mais forte m'y attendait. Et Olivier de préciser qu' en été "c'est l'enfer".

Dans le premier four se trouve la silice en fusion. On y plonge le bout d'une longue canne qu'on fait tourner pour y recueillir de cette silice. Et puis tantôt on souffle à l'autre bout pour creuser la matière, tantôt on la roule dans des poudres de couleurs différentes. Avec un gant on façonne, polit ou lisse. Avant un deuxième ou troisième passage dans le four à silice, on y apporte une feuille d'or ou d'argent sur laquelle on imprime des motifs (par un procédé qu'Olivier m'a demandé de ne pas divulguer). Et on resouffle, repolit... Et quand cette matière tend à se refoidir, on la replonge dans le deuxième four chargé de la réchauffer. On modèle la base, le corps, le col et quand la forme voulue est acquise, on place l'objet dans le troisième four, celui de la cuisson, où il restera avec d'autres jusqu'à total refroidissement.

Et si certains trouvent ces objets "beaux mais sans plus", qu'ils assistent aux différentes étapes ... et qu'ils les regardent à nouveau : car ce n'est qu' une fois froids qu'on peut alors admirer la pureté du verre, la beauté de la réalisation avec ses différents éléments intégrés dans le verre, comme en suspension : le résultat est tout aussi surprenant que magnifique ! Mais, comme me l'a confié Olivier, il ne suffit pas d'avoir un CAP pour réussir : il faut une véritable vocation, des idées, des goûts et une pratique qui ne s'acquiert qu'avec le temps.